dimanche 29 janvier 2012

Un syndicat de police piraté : une riposte des Anonymous

Des coordonnées de plus de 500 membres d'Unité police SGP-FO ont été mises en ligne sur un site de partage. Une action accompagnée d'un message de revendication des Anonymous. Elle est intervenue quelques heures après l'arrestation d'un de ses membres présumés, connu sous le pseudo de "Triskel".

Des noms, des adresses e-mails, des numéros de téléphone portable, mais aussi des mots de passe et des départements d'affectation : ce week-end, les coordonnées de centaines de membres d'Unité police SGP-FO, premier syndicat de gardiens de la paix, se sont retrouvées en accès libre sur internet. Elles avaient été regroupées sous la forme d'une liste simplement nommée "police", et qui avait été uploadée sur un site de partage à la date du vendredi 27 janvier. Toutes ces données avaient apparemment été piratées au cours de la même journée à partir du site internet du syndicat, qui avait été assailli en quelques heures d'un millier de mails sans objet, avant l'apparition sur un autre site de la fameuse liste de coordonnées.



Qui sont vraiment les Anonymous ?
Le secrétaire général du syndicat, Nicolas Comte, relativise l'impact de cette attaque, qui a visé une base de données contenant la liste d'un peu plus de 500 délégués abonnés à la newsletter du SGP-FO. Interrogé par Le Parisien, il a évoqué des coordonnées "pas forcément très récentes ni mises à jour". Il a également assuré qu'il ne s'agissait pas là de données confidentielles. Tout en envisageant un dépôt de plainte.

"Le monde sombre dans la censure"

Pourquoi une telle attaque ? Et qui pourrait l'avoir lancée ? Un message de revendication diffusé samedi après-midi sur le site DataSecurityBreach.fr, et provenant, selon le site, de membres des Anonymous, donne une piste. "A l'heure où nous écrivons ces mots, le monde sombre dans la censure", affirme ce message. "Actuellement, Internet est une plate-forme mondiale pour le peuple et la liberté d'expression : il est inconcevable que cet outil soit muselé". Ce même message évoquait une action de "représailles" face "aux basses méthodes de l'Etat". Tout en menaçant : "Ce n'est qu'une portion de ce que nous avons et que nous nous réservons le droit d'en diffuser un plus grand nombre".

Il pourrait s'agir là d'une mesure de rétorsion après la mise en examen jeudi à Paris d'un membre présumé du groupe Anonymous, soupçonné d'avoir participé au blocage du site internet d'EDF en avril et juin 2011. Interpellé mardi matin en Bretagne par des policiers de la Direction centrale du renseignement intérieur, il a été amené au siège de la DCRI, près de Paris, où il a réaffirmé aux policiers qu'il était innocent des faits qui lui étaient reprochés. Selon le site Owni, l'homme, identifié sous le nom de Pierrick Goujon, est poursuivi pour "entente en vue de l'entrave au fonctionnement d'un système de traitement automatisé de données". Le site a publié un fac-similé du chef de mise en examen et une interview de cet homme de 29 ans, connu sous le pseudo de "Triskel". Il a été placé sous contrôle judiciaire après 45 heures de garde à vue et 15 heures d'attente dans une cellule du Palais de justice de Paris. A la suite de cette arrestation, des appels à manifester samedi avaient été lancés par les Anonymous dans plus d'une trentaine de villes en France. A Paris, cet appel a réuni une quarantaine de personnes dans le 17e arrondissement, portant leur classique masque de "V".

Pour l'heure, Nicolas Comte dit ignorer si le piratage dont son syndicat a fait l'objet a un rapport avec cette affaire. Quelques-uns de ses propos reproduits sur le site du Parisien laissent cependant entendre qu'il considère la piste des Anonymous comme crédible : "Evidemment, nous allons renforcer la sécurité de notre site, même si nous savons très bien qu'ils sont très difficiles à contrer, étant donné les précédents sites, autrement plus sécurisés que le nôtre, qu'ils ont réussi à pirater".

source : tf1.fr

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